Fabian, boycotteur citoyen : « je suis passé chez Enercoop, et j’ai mis Ecosia sur tous mes ordinateurs »

Fabian a 31 ans. Professeur de trompette et directeur artistique d’une salle de spectacle, il a décidé de donner du sens à ses actes de consommateur après la journée sans achat du 1er octobre.

Quand est-ce que vous avez commencé à vous interroger sur votre pouvoir de consommateur ?
Cela faisait un petit moment déjà que je faisais attention pour la nourriture :  je suis président de l’association des commerçants du centre ville de Tourcoing, alors j’évite les grandes surfaces ! J’achetais donc déjà bio et local avec Label Vie et des commerçants de proximité. Mais c’est à peu près tout. Et puis j’ai entendu parler de la journée sans achat du 1er Octobre, et j’ai commencé par ça. Ensuite, j’ai vu que Boycott Citoyen organisait un nouveau boycott chaque jour, alors j’ai été curieux de lire et de suivre ce que je pouvais.

Sur quels terrains avez-vous effectué des changements de consommation ?
J’étais chez EDF et j’ai eu la visite d’Engie chez moi en septembre. Je les ai trouvé très agressifs dans leur démarche de vente (forcing, misérabilisme), alors je me suis renseigné sur les alternatives et je suis passé chez Enercoop. Pour la maison, mais aussi pour la salle de spectacle l’Audito que je gère. La question des dépenses d’énergie est importante : fenêtres, toiture… Nous avons tout fait isoler l’an dernier. Après le changement de mon fournisseur d’énergie, j’ai continué : j’ai suivi pour , j’ai mis sur tous mes ordinateurs… Mon dernier geste, ce sont des carafes d’eau avec du charbon actif pour éviter les bouteilles d’eau minérale !

Pensez-vous qu’un contre-poids citoyen soit possible ?
Je ne prétends pas changer grand chose, mais désormais, j’essaye de faire attention. On ne peut plus dire qu’on ne sait pas, maintenant : sur internet, on voit bien les problèmes qu’engendrent les déchets plastique et la pollution… Evidemment, je suis loin d’être encore l’écolo parfait ! Je roule en diesel et je n’ai pas les moyens de changer, par exemple… Mais j’ai diminué les trajets en voiture. On fait du vélo avec mes enfants pour se déplacer, et je vais acheter une trottinette avec ma femme pour nos déplacements au centre ville (travail et courses)… Je pense qu’il y a urgence, et que si chacun s’y met, nous pouvons, collectivement, faire avancer les choses. En tout cas, cela ne coûte pas beaucoup d’essayer !