Boycott Citoyen

Boycott d’Amazon : hier, aujourd’hui et à jamais

Agir maintenant : c’est l’injonction de l’étude spéciale du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rendue publique en octobre. Pourtant, l’Europe ne semble pas s’inquiéter au point de passer à l’action : pas un seul État membre de l’UE ne figure parmi les 16 pays sur 197 qui, selon une étude réalisée par un centre de recherche américain et deux centres de recherche britanniques, ont pris les mesures politiques appropriées promises dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat.

Et nous, pendant ce temps-là, nous apprenons que le Brésil sombre dans l’extrême droite, entre une vidéo nous annonçant que 60% des animaux sauvages ont disparu en 44 ans, et un article nous informant du dégel flippant et néanmoins silencieux du pergélisol. Alors, comme nous faisons partie des 5% de la planète à pouvoir, à devoir le faire, nous tâchons, avec les moyens du bord, de privilégier  le bio et le local, nous évitons le gaspillage, nous boycottons le plastique… Mais nous savons pertinemment que la portée de nos petits gestes du quotidien, aussi indispensables soient-ils, est annihilée par les conduites irresponsables de multinationales qui ont un impact autrement plus colossal que le nôtre. Disons-le tout net : l’inquiétude nous gagne, la folie nous guette et l’impuissance nous terrasse.

Pourtant, toutes les infos alarmantes n’ont rien changé à l’affaire : dès le début du mois de novembre, sans ciller, prévisibles à vomir, dédaigneux du naufrage de ce monde et certains de s’en mettre plein les poches, les fabricants de consommables ont mis le cap sur Noël.

Utiliser notre pouvoir de consommateurs
Pourtant, tout n’est pas complètement foutu. Tout pourrait ne pas être phénoménalement gâché. Car nous sommes des consommateurs et des consommatrices, dont dépendent directement les entreprises qui se moquent de nous, des autres, de tout et de la terre entière. Nous avons le pouvoir de faire évoluer leurs pratiques scandaleuses, et comme visiblement ce n’est pas de gré, nous avons le pouvoir de décider que ce sera de force. D’autant qu’il ne s’agit pas d’un exercice de longue haleine, courageux et coûteux : en fait, les fêtes de fin d’années pourraient suffire ! Il suffit de jeter un oeil à une animation en temps réelle pointant les habitudes de consommation des Français et les chiffres d’affaires de grandes enseignes pour se faire une idée plus précise du business de Noël. On peut aussi rendre une petite visite à ConsoGlobe pour achever de se remettre les idées en place.

Boycotter Amazon, spécialiste de la fast consommation
Alors on se relève les manches et on passe à l’action, en boycottant Amazon. Et ce aujourd’hui, et demain, et tant qu’à faire, pour toujours.
Il faut dire que l’an dernier, les Français ont acheté 2 millions de produits sur le site d’Amazon en une seule journée, lors du Black Friday… Ce n’est donc pas du tout par hasard, si l’on choisit cette cible à cette période de l’année. Nous n’allons pas rappeler tous les vices d’Amazon, et plein d’autres encore. Donnons simplement quelques chiffres :

– En 2017, Amazon a livré plus de 5 milliards de colis en Prime (livraison gratuite le jour même)
– Tous ces colis, stockés dans des entrepôts pour pouvoir être livrés rapidement, ont auparavant transité depuis leur lieu de production, le plus souvent par la voie maritime, qui voit circuler plus de 90 % des marchandises acheminées dans le monde.
– Or les navires qui portent ces marchandises polluent énormément : les experts estiment  qu’un seul navire génère autant de pollution aux particules ultrafines qu’un million de voitures, à cause de la teneur en soufre de leurs carburants, jusqu’à 3 500 fois plus élevée que le diesel des voitures.
– : l’entreprise a opté pour les énergies renouvelables pour ses serveurs, et construit des panneaux solaires mais lorsqu’il s’agit de ses chaînes de productions, l’électricité consommée pêche, de même que son origine. En matière de matériaux, de traçabilité, de transparence et de design, le géant de Seattle est aussi gravement à la traîne. Finalement, selon le rapport, il n’existe pas de positions réellement bénéfiques pour l’environnement de la part de la firme : à l’exception de son rôle de soutien public à l’accord de Paris, Amazon ne dévoile aucune statistique sur le recyclage de ses produits et sa part d’énergie renouvelable. Elle ne montre en outre aucun effort particulier dans aucun des domaines soulignés par le rapport.
– Tout cela n’a pas l’air de déranger Jeff Bezos : le fondateur de l’entreprise trône toujours en tête des plus grosses fortunes du monde. Avec les 16% d’Amazon qu’il détient,
– Pire : . On lui suggèrerait bien de faire un peu moins fortune en respectant un peu plus les hommes et la terre, mais apparemment, cela demande trop d’imagination. Voilà qui devrait faire plaisir aux 80% de la population mondiale qui vivent avec moins de 10 dollars par jour, et n’ont pas le loisir de se poser ce genre de questions…
– Et tout cela, en ayant le culot de donner à sa société le nom de la plus incroyable forêt, de la plus phénoménale réserve de biodiversité que la terre ait à nous offrir

Déconstruire l’opération “lecture + cadeau = Amazon”
Commander un bouquin sur Amazon, c’est simple comme “je n’ai pas le temps d’aller chez un libraire indépendant pour acheter un livre qu’il n’aura probablement pas, il faudra le commander, ça va être compliqué alors qu’en deux clics je peux gérer le truc entre midi et deux au boulot”. Mais déconstruire l’opération “lecture + cadeau = Amazon”, c’est très simple aussi.

Voici quelques idées :