Nestlé, ce n’est rien de moins que la première entreprise agroalimentaire au monde, avec un chiffre d’affaires de 95 milliards de dollars. La multinationale attire les enfants avec Kitkat, Crunch, Smarties, Lion, ou encore Lanvin, elle fait croire aux femmes qu’elle les embellit avec l’Oréal, elle abreuve les foules avec San Pellegrino, Vittel, Perrier, et Pure Life, elle fait dans le luxe avec Ralph Lauren, Gorgio Armani, Diesel et Yves Saint Laurent, et elle cherche même à séduire nos chats avec Purina… Nestlé est partout. Et partout, elle propose une vision de la vie et des valeurs qui font mal aux hommes et à la planète.
Nestlé, c’est 1,7 millions de tonnes de plastique produites l’an dernier
Il y a quelques mois, la Fondation Ellen MacArthur , qui exhorte les grandes entreprises et les gouvernements à faire davantage pour lutter contre la pollution par les plastiques, rendait publique la quantité démente de plastique produite par Nestlé l’année dernière : 1,7 millions de tonnes. C’est 13% de plus que l’année précédente, alors que le groupe aux 2000 marques prétend prendre le problème du plastique au sérieux. Son objectif annoncé pour 2025 : rendre 100% de ses emballages recyclables ou réutilisables, et augmenter jusqu’à 35% la part de matière recyclée dans ses bouteilles en plastique. Le souci de ce plan ? Il agit à la marge : Nestlé a ainsi revu récemment les emballages de sa boisson Nesquik, et annoncé en début d’année un projet pilote pour tester des emballages réutilisables pour ses glaces Häagen-Dazs. Il agit à la marge, et ne s’attaque jamais à la partie immergée de l’iceberg: la réduction de production d’emballages jetables.
Nestlé, c’est 70 marques d’eau en bouteilles plastique
Quid des bouteilles d’eau, ces emballages à usage unique qui peu à peu envahissent nos rivières au point de les faire dégorger de plastique (on rappelle à toutes fins utiles que 89 milliards de litres d’eau en bouteille sont consommés chaque année) ? Nestlé, c’est le spécialiste de l’eau en bouteilles. Plus de 70 marques en tout… dont la production induit une pollution plastique scandaleuse, mais qui, néanmoins, ne prend à aucun moment ses responsabilités pour l’ampleur de sa contribution au problème. En décembre, Nestlé annonçait la création d’un institut de recherche sur les emballages, chargé de trouver des alternatives durables. Combien de millions de tonnes de plastique devront encore être produites, utilisées 10 minutes et jetées, avant que cet institut de recherche sur les emballages n’en arrive à la conclusion évidente que le plastique le moins coûteux pour notre environnement est encore celui qu’on ne produit pas ?
Susciter un effort
Alors que le Boycott Citoyen a lancé il y a trois jours une mobilisation citoyenne historique contre le plastique, Nestlé fait partie de nos cibles, pour l’ampleur de sa contribution à la problématique du plastique, et pour son manque d’empressement à la réduire, alors qu’il en aurait largement les moyens : le chiffre d’affaires du groupe a atteint 80 milliards d’euros environ en 2018, et son bénéfice net a bondi de 41,6 %… Autrement dit, Nestlé peut faire un effort, en se résignant à perdre une partie infime de son chiffres d’affaires pour imaginer un système de bouteilles en verre consignées, et ainsi contribuer à la sauvegarde de notre environnement pour préserver le vivant et le bien-être des générations futures. Il ne veut pas ? Arrêtons de consommer des produits Nestlé. Et si nous sommes suffisamment nombreux, très nombreux, exceptionnellement nombreux, outrageusement nombreux… La firme cherchera peut-être à s’adapter aux attentes de ses consommateurs, à défaut de vouloir faire preuve d’un peu de respect pour la nature et le vivant.
Vous voulez vous dégoûter encore plus de Nestlé en revenant sur ses autres crimes ? C’est par là !
Vous voulez passer à l’action ? Du 24 mai au 2 juin, Le Boycott Citoyen, Plastic Attack France, Zero Waste France, SurfRider Foundation, United4earth, Youth for Climate, Les Désobéissants, Il est Encore Temps, Cleanwalker, Désobéissance Ecolo, Citoyens pour le Climat et Je Suis le Climat vous proposent de lancer ensemble ce que les Etats ne se décident pas à imposer, et ce que les multinationales se refusent à faire : une guerre totale contre le plastique. Et chacun peut y participer à son niveau en choisissant sa mission !