Vous n’avez pas mis un pied chez McDonald’s depuis des années ? Pourtant, 706 clients se rendent dans un McDo chaque seconde dans le monde, soit 22 milliards de clients par an dans 118 pays ! En France, les McDo accueillent plus de 1,2 millions de clients par jour, soit 440 millions par an (cliquez sur le lien, vous verrez, ça augmente à une vitesse vertigineuse)… Si l’on a parfois du mal à comprendre l’engouement du public pour la marque de fast food planétaire, on n’a en revanche aucun mal à lister 7 raisons pour lesquelles elle devrait revoir sa copie.
1. McDonald’s prend la planète pour une poubelle
McDonald’s, l’une des principales chaînes de restauration dans le monde et même le premier distributeur de jouets à travers ses menus enfants, a été épinglé par l’association Zero Waste France pour son modèle du tout jetable : 2,8 tonnes d’emballages jetables sont utilisés chaque minute dans le monde, 1 kilogramme par seconde rien qu’en France.
80 millions de boîtes Happy Meal sont vendues chaque année dans l’Hexagone. Et seulement un quart des déchets produits dans les Mc Do français sont recyclés…
Les emballages représentent le deuxième poste d’émissions de gaz à effet de serre du groupe. Certes, McDonald’s évite au maximum les emballages plastiques : 90 % de ses emballages sont en papier et en carton. Le souci ? Ils sont beaucoup trop nombreux ! Chez McDo, tout est emballé, du burger à la salade en passant par le muffin et le coca… Et tout finit à la poubelle : sur le tri et la valorisation, la politique de McDonald’s est à « géographie variable« . Dans certains pays, le taux de recyclage atteint plus de 90 %, mais en France il n’est qu’à 25%. Les ordures issues des magasins de la chaîne de restauration, fondée sur le principe de l’usage unique, seraient même en augmentation: d’environ 20% entre 2013 et 2015 en France, deuxième marché mondial de l’enseigne en termes de chiffre d’affaires, juste derrière les Etats-Unis.
Pour exiger de McDo qu’il respecte le décret du 10 mars 2016, stipulant qu’il est obligatoire pour les entreprises, notamment celles de restauration rapide, de trier le papier, le carton, le métal, le plastique, le verre et le bois, vous pouvez signer cette pétition en ligne : plus de 100.000 personnes l’ont déjà signée.
2. McDonald’s fait ce qu’il veut
Le saviez-vous ? . Son délit ? Avoir cherché à défendre le territoire préservé de sa commune, entre mer et marais. Pendant des années, il a résisté au géant américain, et a refusé trois permis de construire… Avant de se faire tancer. Autrement dit, les collectivités locales n’ont en aucun cas le pouvoir de dire « non » à la multinationale.
3. L’huile de palme utilisée par McDonald’s participe à la déforestation illégale de l’Indonésie
L’huile de palme utilisée par McDonald’s est l’un des principaux facteurs de la déforestation en Indonésie. 332 hectares de forêts sont ainsi partis en fumée sur l’île de Sumatra : la superficie couverte par les forêts est passée de 240 hectares en juin 2016 à seulement 88 hectares en avril 2017. Cette déforestation intervient en dépit d’un moratoire national, datant d’avril 2016, interdisant la plantation de palmiers à huile dans cette région, qui abrite des espèces menacées d’extinction telles que le tigre de Sumatra, les Orangs-Outans, les rhinocéros ou les éléphants. « Les marques visées ont promis publiquement que l’huile de palme qu’ils achètent et vendent ne contribue pas à la déforestation. Elles ont tendance à se cacher derrière la complexité de leur chaîne d’approvisionnement, mais c’est une question de priorités. Quoi de plus important pour eux, les bénéfices ou la planète ? » a déclaré Gemma Tillack, directrice de la campagne agroalimentaire pour Rainforest Action Network, qui a mené l’étude.
4. L’élevage bovin de McDonald’s détruit la forêt sud-américaine
En France, les consommateurs sont exigeants concernant la provenance des produits, et McDonald’s fait des efforts pour s’approvisionner localement : la moitié de la viande de boeuf, et les deux tiers de la viande de poulet, sont issus d’élevages français, comme 70 % des ingrédients de ses menus. C’est un bon début… Mais cela s’arrête là : selon l’ONG Mighty Earth, une bonne partie du soja qui nourrit les animaux d’élevage français est importé. Du Brésil surtout, mais aussi d’Argentine et du Paraguay, où la production industrielle de soja OGM est directement liée à la déforestation. Delphine Smagghe, vice-présidente Achats, Qualité, Logistique, Développement durable et Communication de McDonald’s France explique à RFI : « pour l’alimentation de nos poulets, notre charte impose depuis 2006 un soja non-OGM et non issu de la déforestation ». La situation est en revanche différente pour la filière bovine. « Nous sommes représentatifs de l’élevage français ». Le soja est donc importé et OGM. Le service presse du groupe a beau arguer que l’origine de ce soja serait uniquement d’origine brésilienne, c’est impossible à prouver : travaillant avec des myriades de sous-traitants travaillant eux-même avec des ribambelles d’autres sous-traitants, il est impossible pour les multinationales de savoir exactement où et comment sont produits les grains de soja qu’elles exportent… La solution ? Dans le doute, s’abstenir : de toute façon, leurs menus basés sur la viande sont passés de mode, à un moment où chacun de nous doit diminuer drastiquement, sinon, cesser sa consommation de viande
5. McDonald’s ne respecte pas la santé de ses clients
Les produits McDo, même s’ils proviennent de France, sont ultra-transformés et peuvent contenir des substances nocives pour la santé. Les frites McDo contiennent par exemple des pommes de terre et… 17 additifs alimentaires. Quant à l’emblématique Big Mac, il contient 13 additifs dangereux, en plus d’être une petite bombe calorique et environnementale (correspondant à 2.400 litres d’eau, selon Consoglobe)
6. McDonald’s joue avec la loi et ne respecte pas ses salariés
McDonald’s est régulièrement pointé du doigt pour ses pratiques fiscales et sociales.
De fait, le groupe pratique l’optimisation fiscale. Ce n’est pas illégal, mais ça consiste tout de même à utiliser les failles du système fiscal, de manière légale, pour réduire le montant de l’imposition. Ce système d’optimisation fiscale porte directement préjudice aux employés des franchises McDonald’s, comme l’explique Maître Pecoraro pour i-boycott : « les plus grands fraudeurs sont aussi ceux qui payent le moins les salariés, donc ces mêmes salariés vont avoir recours plus que les autres aux aides publiques ». De plus, l’enseigne McDonald’s profite déjà de certaines aides françaises, d’après le ReAct et la CGT : « McDonald’s touche un crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) – l’équivalent de 0,7% de son chiffre d’affaires en 2013 pour « création d’emploi » alors même que le groupe connaît un turn-over de près de 60%. »… Si bien que McDonald’s et ses « flexi-jobs » sont dans le viseur des eurodéputés.
7. McDonald’s fait beaucoup de promesses… et ne les tient pas toujours
Actuellement, la production bovine, l’utilisation et l’approvisionnement énergétique des restaurants, l’emballage et les déchets représentent près de 64 % des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise. McDonald’s a annoncé publiquement vouloir réduire de 36 % les émissions de gaz à effet de serre dans ses restaurants dans le monde, et de 31 % dans toute sa chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030. Leur réduction va passer notamment par un éclairage led dans tous les restaurants, la conception d’un emballage « durable », le recyclage des déchets… « Nous encouragerons les énergies renouvelables et les utiliserons d’une manière efficace. Mais aussi, nous réduirons les déchets et augmenterons le recyclage », explique Steve Easterbrook, président directeur de McDonald’s…. Mais parler au futur, c’est un exercice facile. Tenez, regardez : « nous allons régler le problème du réchauffement climatique dans les deux ans ». Voilà, c’est du futur, du presque conditionnel, ça n’engage à rien.
McDonald’s France « ne rend publiques que des informations extrêmement parcellaires sur les résultats de sa politique de gestion des déchets », selon l’ONG Zero Waste France
L’ONG appelle à davantage de transparence, notamment concernant les quantités totales de déchets produits et le nombre de restaurants ayant mis en place le tri…
Nous avons le pouvoir de faire changer ces pratiques
Cela vous a convaincu d’arrêter de donner votre argent durement gagné à la marque ? Vous voulez passer à l’action ? Du 24 mai au 2 juin, Le Boycott Citoyen, Plastic Attack France, Zero Waste France, SurfRider Foundation, United4earth, Youth for Climate, Les Désobéissants, Il est Encore Temps, Cleanwalker, Désobéissance Ecolo, Citoyens pour le Climat et Je Suis le Climat vous proposent de lancer ensemble ce que les Etats ne se décident pas à imposer, et ce que les multinationales se refusent à faire : une guerre totale contre le plastique. Et chacun peut y participer à son niveau en choisissant sa mission !
NB : ce qui est vrai pour McDonald’s l’est aussi pour nombre de chaînes de fast-food : boycotter McDonald’s, c’est bien, changer sa façon de s’alimenter, c’est encore mieux. Alors si vous avez une furieuse envie de burger… Faites-en vous-mêmes, c’est tellement meilleur !