Pour nourrir notre bétail, les coopératives françaises importent du soja produit au Brésil et issu de la déforestation. Pour sauver l’Amazonie tant qu’il est encore temps, et parce que la traçabilité de nos steaks est complexe, boycottons la viande industrielle.
L’Europe importe 33 millions de tonnes de soja chaque année, dont 87% sont destinées à l’alimentation animale. En France, les importations se situent entre 3,5 et 4,2 millions de tonnes de soja annuelles. 61% de ce soja vient tout droit du Brésil, estimait en juin dernier un rapport de Greenpeace sur le sujet. La France et l’Union européenne ont donc une responsabilité dans la déforestation, et donc dans les incendies qui ravagent l’Amazonie.
Le reboisement est un leurre
La réponse de nos dirigeants ? Replanter des arbres. Or « planter des arbres ne peut devenir un alibi pour continuer à détruire les forêts de façon irresponsable et nous éloigner de l’enjeu principal et incontournable : la lutte contre la déforestation », rappellent
De plus, comme le rappelle Yann Laurans, directeur du programme Biodiversité à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), «on ne peut pas reboiser à très grande échelle sans faire de dégâts sur l’écosystème». Et nous ne pouvons pas non plus planter n’importe quelle espèce, n’importe où et n’importe comment, au risque d’être contre-productifs…La traçabilité de la viande industrielle est complexe
Alors que faire ? Changer nos comportements, tout simplement. Car l’avenir de l’Amazonie se joue principalement au niveau de notre consommation.
Or faire le distinguo entre un steak « éthique » et un steak irresponsable est un véritable casse-tête. Prenons le géant mondial de la viande, le brésilien JBS, par exemple : une enquête menée conjointement par et le quotidien britannique The Guardian montre qu’il a acheté du bétail à des éleveurs et entreprises condamnés pour déforestation illégale. Or JBS est l’un des plus gros producteurs de viandes au monde (3,2 milliards d’euros de bénéfices en 2018, 230 000 employés dans le monde). Très implanté aux États-Unis ou en Australie, là où le bœuf boosté aux hormones est autorisé, JBS possède en Europe quelques sites d’élevage de volailles et quelques usines de transformation, dont une en France. . « Près d’un steak haché surgelé sur cinq élaboré en France sort aujourd’hui de son site de Fleury-les-Aubrais » en périphérie d’Orléans, a analysé Moy Park.
Nos choix de consommation dictent notre avenir
Le propose la solution suivante : le code-barre des produits fabriqués au Brésil commençant par 7.89 ou 7.90, chacun peut s’informer sur la provenance de la viande, notamment bovine et de volailles, des plats cuisinés à base de viande et sur la provenance de l’alimentation des animaux.
Nous irons plus loin : puisqu’il est quasi impossible de tracer l’origine d’un steak surgelé… Arrêtons tout simplement d’en acheter. Mangeons moins de viande, et achetons-la uniquement auprès de producteurs responsables. Mission impossible ? Certainement pas : changer de paradigme exige certes quelques modifications dans nos habitudes, notamment alimentaires. Mais ne pas changer de paradigme, c’est accepter de voir s’éteindre, les unes après les autres, toutes les espèces qui rendent la vie de l’homme possible sur cette terre.
#boycottforAmazonia
Sources :
Reporterre : et
Libération :