Boycott Citoyen

Clients de BNP Paribas, et si vous changiez de banque ?

A l’heure où le GIEC appelle les Etats à des « transformations sans précédent » pour tenter de limiter le réchauffement climatique, les banques financent allègrement des activités très coûteuses pour l’environnement, tout en clamant leur engagement pour la transition énergétique. En 2015, un lycéen l’avait déjà très bien expliqué lors d’un petit concours financé par BNP Paribas, en mouchant la banque au passage. Et le directeur d’Amazon Watch vient de le marteler :

« Il faut réclamer des comptes aux établissements bancaires qui accordent des financements aux sociétés qui importent du soja, de la viande, du bois exploités illégalement en Amazonie. BNP Paribas en fait partie. »

La spéculation financière grâce à nos dépôts

Nous le savons : grâce à nos dépôts d’argent, les banques ont accès à des ressources qu’elles utilisent pour faire des profits. Certes, il existe des lois pour protéger les clients, comme par exemple la réserve fractionnaire, que la banque est tenue de conserver auprès de la banque centrale… Mais elle ne représente que 1% pour la plupart des dépôts.
Bref, la banque investit, et potentiellement, votre argent peut servir pour un prêt à une entreprise pétrolière ou agroalimentaire que vous honnissez… Par exemple, de nombreuses banques occidentales continuent d’investir massivement dans le trading de matières premières. BNP-Paribas est ainsi très présente auprès des quatre géants des matières premières – ADM, Bunge, Cargill, Louis Dreyfus – qui approvisionnent notamment l’Europe en soja brésilien. Cargill et Bunge ont été sanctionnés par l’Ibama en avril 2018 pour s’être fournis en soja auprès d’exploitations pourtant placées sous embargo, après avoir détruit des zones de biodiversité protégées. BNP-Paribas est l’une des banques qui investit le plus dans Cargill, avec la banque états-unienne JP Morgan et la britannique Barclays.

Les paradis fiscaux en toute impunité

Si cela ne suffisait pas à nous dégoûter, l’ONG Oxfam en rajoute dans son rapport « Banques en exil : comment les grandes banques européennes profitent des paradis fiscaux »: les vingt plus grandes banques européennes déclarent un quart de leurs bénéfices dans des paradis fiscaux. Les cinq plus grandes banques françaises – BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel-CIC et Société Générale – ont ainsi déclaré 5,5 milliards d’euros de bénéfices dans les paradis fiscaux. Quatre d’entre elles sont notamment présentes aux Iles Caïmans, où elles ont réalisé… 174 millions d’euros de bénéfices bien qu’elles n’y emploient personne.

Des frais bancaires indécents

Selon 60 millions de consommateurs, un client standard verse en moyenne chaque année 34 € de frais liés à un solde débiteur. Et pour le consommateur en difficulté, c’est presque dix fois plus : 296 € en moyenne… Et lorsqu’un paiement se présente sur un compte dont le découvert va être dépassé, la banque l’honore, car elle y gagne gros : elle prélève des agios proches de l’usure, et surtout une commission d’intervention de 8 € censée rémunérer l’analyse de la situation par le conseiller. Or cette commission est… automatique ! Au bout de dix commissions, le plafond légal est atteint, et la banque passe aux rejets des paiements… Au final, l’ensemble des frais liés aux incidents de fonctionnement représenteraient 30 à 35 % du chiffre d’affaires des banques de détail, soit 6,5 milliards de chiffre d’affaires chaque année. Le résultat net est estimé à… 4,9 milliards !

BNP Paribas, un menu à boycotter

BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel-CIC, Société Générale, Natixis… Elles sont nombreuses, les banques irresponsables. Alors pourquoi BNP Paribas ? Si elle finance indirectement l’exploitation illégale en Amazonie, elle bloque aussi la sortie européenne du charbon… Comme le rappelle une enquête des Amis de la Terre, BNP Paribas continue d’accorder son soutien aux entreprises les plus agressives dans le développement du charbon, et cela même en Europe. Depuis la COP21, la banque a ainsi financé à hauteur de près de 600 millions de dollars les entreprises qui développent des centrales à charbon sur le vieux continent.

Changeons massivement de banque !

S’il n’y a peu de banques à peu près éthiques, elles ont le mérite d’exister :