Il y a eu la frénésie du Black Friday en novembre, la grande foire à la surconsommation de Noël en décembre, et nous voici donc, tout naturellement, en janvier. Soit, dans cette société qui ne peut survivre sans nous, consommateurs effrénés, le mois des soldes.
Dans la mesure où nous, boycotteurs citoyens, avons pris l’excellente résolution (pour notre portefeuille et pour la planète) de ne rien acheter de neuf cette année, ce serait une idée un peu saugrenue d’aller courir les magasins moins d’une semaine après s’est fixé ces objectifs louables. Mais les sirènes de consommation nous harcelant à la radio, à la télé, sur les panneaux publicitaires dans la rue, dans les transports, et jusque dans nos boîtes mail et nos boîtes aux lettres, nous ne jetterons pas la première pierre à ceux qui auraient l’impulsion de céder à la tentation, tentés de faire des économies en ces temps difficiles.
C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, nous vous proposons une déconstruction de cette tentation en trois temps, sous le haut patronage de WeDemain qui a publié une excellente tribune sur la question, signée des co-fondateurs de la marque durable Loom.
1. Les grandes marques n’ont pas besoin des soldes
A l’origine, les soldes avaient pour objectif d’écouler les stocks de la collection d’hiver avant l’été, et inversement. Mais depuis ces temps reculés, bien des choses ont changé, puisqu’il n’y a plus deux collections par an, mais jusqu’à une toutes les trois semaines. Par ailleurs, les marques produisent en flux tendu et ont donc de moins en moins d’invendus. Comme le souligne Wikipédia, dans son article sur les soldes : « Certaines marques continuent à communiquer sur l’intérêt de leurs soldes, alors qu’elles ont moins de produits invendus qu’auparavant à écouler à cette période ». Bref, même si elles prétendent le contraire, les marques n’ont plus vraiment besoin de faire des soldes.
2. Les soldes ne permettent pas de faire des affaires
On nous rabâche que les bonnes affaires se multiplient au moment des soldes ? Mauvaise nouvelle : c’est faux. On a été tellement habitués à acheter en soldes que tout nous semble trop cher le reste du temps. Mais le graphique à retenir, c’est celui-ci :
3. Les soldes nuisent aux pratiques respectueuses des petites marques
Pour rentrer dans la guerre des soldes et tirer son épingle du jeu, les marques doivent réduire les prix en faisant baisser les coûts de production, ce qui n’est une bonne idée ni pour les petites mains qui fabriquent sans juste rémunération, ni pour la planète dont les ressources s’essoufflent, ni même pour les consommateurs (WeDemain creuse le sujet ici). Autre option : tricher en gonflant artificiellement les prix pour pouvoir les baisser au moment des soldes, en créant des collections de moins bonne qualité spécialement pour les solder. Ce qui n’est guère mieux, vous en conviendrez.
A l’heure des soldes de janvier, nous vous proposons donc de prendre le temps de la réflexion : lorsque le prix d’un vêtement prend en compte le coût social et écologique de sa fabrication, il est logiquement bien plus cher. Sablage des jeans, tannage au chrome… Les procédés de fabrication sont néfastes pour les employé-e-s. La question de l’entretien et de la fin de vie des vêtements se pose aussi. A chaque passage en machine, les vêtements synthétiques libèrent des microparticules de plastique. Qui polluent les écosystèmes et représentent un danger pour les animaux marins. Bref, quand vous achetez un tee-shirt à 5 euros et une doudoune à 20 euros, c’est au détriment de ceux qui les confectionnent, et de la planète qui fournit les ressources nécessaires à leur fabrication.
Pour faire de bonnes affaires en respectant les employé.es et la planète, des solutions existent !
Il existe de nombreuses solutions. La première est de réfléchir à l’utilité de l’achat, bien entendu. Vous avez absolument besoin d’un manteau pour votre petit dernier ? Made in France, achats d’occasion, matières écologiques… En matière de mode responsable, les alternatives se multiplient ces dernières années ! Si les marques éthiques coûtent trop cher pour votre budget, misez sur les friperies solidaires, les boutiques vintage, les plateformes de mode d’occasion, ou encore les trocs de fringues, de plus en plus populaires… Cela vous permettra de tenir votre Défi Rien de Neuf au-delà du mois de janvier !