Ne soyons pas trop durs avec celles et ceux qui ne se souviennent plus quel est le problème avec l’huile de palme (ce n’est pas comme s’il n’y avait qu’un seul problème avec la façon dont ce monde fonctionne) : pour rappel donc, sous sa forme actuelle, la production d’huile de palme est responsable d’une importante déforestation, elle contribue à la disparition de nombreuses espèces à l’image des Orangs-outangs (il y en a presque plus : 150.000 d’entre eux ont disparu en 6 ans avec notre passion pour l’huile de palme), use de produits hautement toxiques et les conditions de travail dans les plantations y sont souvent déplorables. (si vous préférez l’explication en vidéo, c’est par ici)
Maintenant, l’info : Wilmar International, le plus gros négociant d’huile de palme au monde, n’en a pas du tout fini avec la destruction des forêts tropicales. Ce géant de l’huile de palme concentre 40% du commerce mondial de cette matière première. En 2013 déjà, Greenpeace dénonçait les atteintes à l’environnement de Wilmar et de ses fournisseurs. Plus tard la même année, Wilmar avait adopté une politique « zéro déforestation, zéro destruction des tourbières et zéro exploitation de la main d’œuvre ».
Mais le blabla a ses limites : Greenpeace a mené l’enquête, prouvant qu’aujourd’hui encore Wilmar se fournit en huile de palme produite par des groupes qui détruisent les forêts tropicales et s’accaparent les terres de communautés locales. Foutage de gueule vous avez dit ? Il semblerait que oui : « notre enquête montre que l’huile de palme que Wilmar achète et vend est encore profondément entachée de déforestation. Les multinationales des secteurs agroalimentaire et cosmétique ont promis à leurs clients qu’elles n’utiliseraient que de l’huile de palme zéro déforestation, mais elles n’ont pas tenu cette promesse. Ces multinationales doivent régler le problème une bonne fois pour toutes en suspendant leurs relations avec l’entreprise Wilmar tant qu’elle ne peut pas prouver que son huile de palme ne contribue pas à la déforestation », explique Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts à Greenpeace France.
Donc oui, foutage de gueule.
Le foutage de gueule, c’est mal. Et ça mérite d’être sanctionné. Sévèrement. Et ça tombe bien, puisqu’en tant que consommateurs, nous avons la capacité à sanctionner sévèrement.
Alors voici la liste des 12 marques à boycotter d’urgence : Colgate-Palmolive, General Mills, Hershey, Kellogg’s, Kraft Heinz, L’Oréal, Mars, Mondelez, Nestlé, PepsiCo, Reckitt Benckiser et Unilever.
Comment on fait ? On note la liste sur un bout de papier (ou on l’apprend par cœur si on veut challenger ses capacités de mémoire), et on n’achète PLUS AUCUN PRODUIT de ces marques.
Par ailleurs, n’oubliez pas que 76 % de l’huile de palme que nous consommons en France l’est sous forme de carburant. L’ONG Les Amis de la Terre mène campagne pour mettre fin à cette pratique dévastatrice pour les forêts équatoriales asiatiques. « Le biodiésel à partir d’huile de palme est pire pour le climat que le carburant fossile qu’il remplace », écrit Les Amis de la Terre, qui propose de signer une pétition ici.
S’engager, c’est donc aussi, pour ceux qui le peuvent, adopter un moyen de locomotion n’utilisant pas d’huile de palme !
#boycottcitoyen
NB : Après la campagne internationale de Greenpeace, Wilmar International a publié un plan d’action détaillé pour cartographier et surveiller ses fournisseurs d’huile de palme. Le plan d’action de Wilmar engage le négociant à cartographier d’ici fin 2019 la totalité des terrains de ses fournisseurs, y compris les concessions auprès desquelles il ne s’approvisionne pas. Wilmar utilisera une surveillance par images satellite haute résolution pour vérifier s’il y a ou non déforestation. Les relations commerciales de Wilmar avec les producteurs qui détruisent les forêts devront être immédiatement suspendues. L’annonce de Wilmar met le reste du secteur sous pression, notamment d’autres grands négociants comme Golden Agri Resources et Musim Mas qui se fournissent eux aussi auprès de destructeurs de forêts. Les multinationales agroalimentaires et cosmétiques comme Mondelez, Nestlé et Unilever s’approvisionnent auprès de très nombreux fournisseurs et ont donc la responsabilité de pousser la filière huile de palme à mettre en place des engagements similaires.