Suite à la campagne « Pas avec notre argent » lancée par Attac et 350.org., les député.e.s de la Commission Finance vont examiner demain, 20 février, une proposition de loi en faveur de la transparence dans l’utilisation de l’épargne populaire en matière énergétique.
Soutenue par de nombreux acteurs de la société civile, cette proposition de loi demande notamment que les sommes versées par les épargnants sur les livrets dont les dépôts sont centralisés dans le fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts et Consignations ne puissent être utilisés pour le financement des combustibles fossiles. Il devrait en être de même pour le reste de l’épargne géré par les banques.
Les conclusions du dernier rapport du GIEC sont sans appel, nous devons impérativement fermer des champs de charbon, de pétrole ou de gaz déjà en exploitation, il est donc totalement irresponsable de continuer à financer l’expansion de l’industrie fossile. Pourtant depuis la COP21, sur 10 euros de financement accordés par les banques aux énergies, 7 euros vont aux énergies fossiles, contre 2 seulement aux renouvelables, tandis que les banques françaises ont augmenté de 52% leurs soutiens aux entreprises qui prévoient la construction de nouvelles centrales à charbon.
Le désinvestissement des combustibles fossiles s’impose aussi comme une réponse économique nécessaire, car il permettra de dégager les ressources qui sont indispensables à la transition.
Chaque euro de l’épargne populaire devrait être investi en faveur de la mobilité durable, de la rénovation énergétique des bâtiments des logements, dans l’économie sociale et solidaire, ou le déploiement des énergies renouvelables gérées démocratiquement. Pourtant, seule une partie infime de l’argent des 24 millions de Livret Développement Durable et Solidaire est réellement affectée au financement de la transition. Le ministre Bruno Le Maire a lui-même reconnu publiquement qu’il y a « tromperie » à ce sujet et a appelé à deux reprises à y mettre un terme.
Il n’y a pas de raison valable de ne pas appuyer cette proposition de loi qui traduit dans les faits une dynamique déjà à l’oeuvre. Face à l’urgence climatique, chaque renoncement politique se traduit de facto par des souffrances indicibles de millions de personnes dans le monde entier, à commencer par les plus pauvres et les plus faibles.
Cette proposition de loi ne s’attaque qu’à une partie des investissements publics en faveur des fossiles, et les député.e.s doivent s’assurer qu’elle soit soutenue et renforcée.
Vous voulez frapper encore plus fort ? Après avoir signé votre courrier par ici, vous aurez accès aux coordonnées téléphoniques du député de votre secteur : appelez-le pour le convaincre de voter en faveur de cette loi essentielle…