Le Dieselgate, c’était il y a trois ans. Aujourd’hui, l’Union européenne estime dans une enquête préliminaire que BMW, Daimler et Volkswagen se sont entendus pour éviter de se faire concurrence sur les technologies réduisant les émissions polluantes.
« Les entreprises peuvent coopérer de nombreuses manières pour améliorer la qualité de leurs produits. Les règles de concurrence de l’UE ne leur permettent cependant pas de s’entendre sur exactement le contraire: ne pas améliorer leurs produits, ne pas se livrer concurrence sur le plan de la qualité », a déclaré la commissaire chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager.
Les constructeurs doivent maintenant répondre à l’envoi de ces « griefs » par la Commission. « L’envoi d’une communication des griefs ne préjuge pas de l’issue de l’enquête », précise l’exécutif européen. Mais s’il n’est pas convaincu par les réponses des constructeurs, il pourra leur infliger une amende pouvant atteindre 10% de leur chiffre d’affaires annuel mondial.
Priver les consommateurs de voitures moins polluantes
Contacté par l’AFP, le groupe Volkswagen confirme avoir reçu le document de la Commission, auquel il ne répondra qu’après l’avoir évalué, « dans le cadre de sa coopération » avec l’exécutif européen.
De son côté, Daimler, fabricant des voitures Mercedes Benz, qui a le premier avoué l’existence de cette vaste entente afin de bénéficier de la clémence des autorités de la concurrence, ne « s’attend pas à recevoir une amende dans cette affaire ». On notera l’absence totale d’excuses ou d’un moindre début de scrupule dans cette réponse laconique.
Cette entente « a privé les consommateurs de la possibilité d’acheter des voitures moins polluantes, alors que la technologie était à la disposition des constructeurs ».
Privons-les de leurs consommateurs
Nous sommes en 2019, tous les voyants du climat sont au rouge, on nous regarde de travers si on ne trie pas nos pots de yaourts, les pouvoirs publics ponctionnent nos impôts à la source et nous annoncent qu’ils n’ont pas les moyens de financer une transition énergétique digne de ce nom, et dans le même temps, voilà des grands groupes qui, volontairement, freinent des évolutions qui auraient un impact considérable sur notre empreinte énergétique…
Alors qu’il ne ne nous reste peut-être plus que deux ans pour gérer l’effet boomerang de nos désastreuses erreurs humaines, c’est peut-être notre dernier tour de passe-passe, la dernière carte qu’on ait en main. Le boycott. Passons à l’action pour rappeler aux entreprises irresponsables qu’elles ont besoin de nous, leurs consommateurs, pour survivre.
Si nous avons besoin d’acheter un véhicule neuf, lorsque nous aurons besoin d’acheter un véhicule neuf, passons-nous donc de BMW, Daimler et Volkswagen pour les inviter à réfléchir aux conséquences de leurs stratégies honteuses.
Pour participer aux prochaines journées zéro conso, du 19 au 21 avril, c’est par ici.