C’est Greenpeace qui nous l’annonce : la raffinerie de Total à La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, est sur le point d’être mise en service. Le gouvernement français a autorisé Total à y importer jusqu’à 550 000 tonnes d’huile de palme pour la fabrication d’agrocarburants.
La raffinerie Total à La Mède (Bouches-du-Rhône) a démarré sa production de biodiesel (HVO), réalisée pour les deux tiers à partir d’huiles végétales, dont la très contestée huile de palme, et pour un tiers par le retraitement d’huiles usagées et de graisses animales. Elle disposera d’une capacité de 500 000 tonnes de biodiesel par an.
Greenpeace rappelle que Total se plaît à défendre l’huile de palme pour tenter de justifier l’injustifiable projet de La Mède, en proférant des contre-vérités sur la nature du projet et sur l’impact environnemental de l’huile de palme.
Total prétendait également n’importer que de l’huile de palme durable à la Mède. Premier problème parmi tant d’autres : l’huile de palme livrée en mars dernier à la Mède provient d’une filiale du groupe Apical, grand exportateur indonésien, évalué dans un des rapports de Greenpeace et pointé du doigt pour ses manquements en matière de lutte contre la déforestation.
La mise en service de cette raffinerie et les importations massives d’huile de palme qu’elle implique ont lieu à un moment où le gouvernement indonésien entrave toute réforme de l’industrie de l’huile de palme et veut saper la transparence déjà fragile du secteur. Dans ces conditions, impossible de s’assurer que l’huile de palme importée n’est pas responsable de la destruction des forêts tropicales.
Le 5 juillet 2018, Greenpeace déposait un recours devant le Tribunal administratif de Marseille pour annuler l’arrêté créant cette bioraffinerie climaticide, autorisée dans des conditions inadmissibles. Cette semaine, l’organisation demande des comptes au ministère de la Transition écologique et solidaire, ainsi qu’au préfet des Bouches-du-Rhône. Ce projet controversé est emblématique d’une politique industrielle française totalement déconnectée des grandes urgences écologiques.
La France se doit de mettre en œuvre les engagements pris au sein de la Stratégie nationale contre la déforestation importée, qui reste pour l’instant une déclaration de bonnes intentions non suivie d’effets.
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