Février sans supermarché : relever le défi en deux temps trois mouvements !

A l’heure où les supermarchés tuent les agriculteurs et producteurs à petit feu, la quatrième édition de « Février sans supermarché » va nous aider à éviter au maximum de fréquenter les grandes surfaces, et à réapprendre d’autres manières de consommer… et de vivre. Explications.

Selon une étude de l’ONG Oxfam, intitulée « Derrière le code-barre, des inégalités en chaîne », la grande distribution mondiale utilise sa phénoménale puissance d’achat pour réduire les prix et faire pression sur les agriculteurs et producteurs… qui gagnent toujours moins depuis 20 ans, en France et dans le monde.

De fait, selon Oxfam, les 8 premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1 000 milliards de dollars de ventes en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices. « Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires« , indique l’étude. En France, le géant Carrefour a ainsi réalisé 894 millions d’euros de bénéfices en 2016 et reversé 510 millions d’euros de dividendes. « Si l’entreprise n’avait reversé ne serait-ce que 1 % de ce montant aux ouvriers vietnamiens dans le secteur de la transformation de la crevette, plus de 14 200 d’entre eux auraient pu accéder à un revenu vital« , explique Oxfam. Et ce n’est pas tout : la puissance d’achat du secteur, qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe aussi les risques de violations des droits de l’homme et des droits du travail… Précarisation sans limite, enfants au travail et harcèlement sont légion dans le secteur agricole et alimentaire, résume l’ONG.

Février sans supermarché: le défi qui peut nous aider à changer la donne

Depuis 4 ans, l’association En Vert Et Conte Tout a lancé l’opération « Février sans supermaché ». L’objectif : encourager les commerces indépendants, redécouvrir les épiceries de quartier, soutenir les petits producteurs, favoriser la vente en vrac et le commerce local, repeupler les marchés ou encore réapprendre à n’acheter que l’essentiel.

La bonne nouvelle ? Depuis une dizaine d’années, les agriculteurs, ruinés et épuisés par des méthodes agricoles conventionnelles mortifères, se lancent dans les circuits courts. L’idée de génie : court-circuiter les moultes intermédiaires qui se servent des marges plus que conséquentes, au détriment des producteurs et des consommateurs, et recréer du lien entre ceux qui cultivent et ceux qui dégustent.

Alors, dès aujourd’hui, et pour la vie, boycottons nos supermarchés, du moins pour tout ce que l’on pourra se procurer autrement, dans le respect des agriculteurs, de la terre, des espèces cultivées, et de notre santé… Chiche ?

La vente à la ferme

Qui dit circuits courts dit vente à la ferme, où les agriculteurs vous proposent la production de leur exploitation : vente directe de légumes et de fruits, de viande ( agneau, porc, veau, bœuf, volaille, foie gras), de fromages, de vins, de miel, de confitures… Fraîcheur, qualité, origine et traçabilité sont dès lors au rendez-vous. Une question sur l’origine d’un produit, la conservation d’un légume ? L’avantage de se rendre à la ferme, c’est de pouvoir échanger avec le producteur, et même de visiter la ferme ! Les réseaux nationaux sont nombreux, : il y a les désormais bien connues AMAP, mais aussi le réseau Bienvenue à la ferme, ou encore Acheter à la source. Et puis Il y a aussi Chapeau de paille, un groupement de producteurs de fleurs, fruits et légumes qui ouvrent leurs potagers aux consommateurs : on peut y cueillir jusqu’à 15 produits différents. Les réseaux locaux se multiplient eux aussi. Quelques exemples ? La binée paysanne qui opère en Côte d’Armor : on commande les produits souhaités sur le site et on les récupère le vendredi au dépôt-vente le plus près de chez soi. A Grenoble, La Charrette Bio, une camionnette livre en différents point de la ville les produits bio commandés la semaine précédente… Et il y en a mille autres !

La vente livrée par la ferme

Autre solution : se faire livrer directement les produits de la ferme chez soi. Là aussi, il y a l’embarras du choix au niveau national. On peut directement se faire livrer des assortiments de fruits et légumes, comme par exemple avec Mon Panier Bio. Mais il existe aussi de nombreuses formules sans abonnement et sans panier imposé : Le panier paysan, par exemple, est un site de livraison à domicile, en entreprises ou en point relais de viandes, légumes, fromages, produits laitiers, à la carte ou au panier. Créé à l’origine en Provence, il fédère aujourd’hui 12 initiatives dans toute la France : Var, Drôme, Ardèche, Loire, Ain, Auvergne, Franche-Comté… LocavorLes Amis de la fermeLa Ferme du bio, Les Colis du boucher sont également des solutions à découvrir.
Chaque région développe aussi ses propres circuits. En dresser une liste exhaustive relève de la mission impossible, mais citons notamment Ecomiam qui met en relation producteurs et consommateurs de viande congelée et fraîche en Bretagne, Pays de la Loire, Haute et Basse Normandie, Les jardins de Cocagne, qui allient insertion et vente de paniers dans 110 jardins sur l’ensemble du territoire français, et Poiscaille, le site de circuits courts de produits de la mer, des poissons et crustacés livrés en direct du pêcheur à Paris.

Une action facilitée

Cette année, l’association En Vert et Contre Tout a lancé des groupes locaux pour que nous puissions, dans notre région, trouver les astuces et adresses pour nous aider à relever le défi : rendez-vous par ici pour trouver le vôtre !

Et pour découvrir tous les bons plans des boycotteurs citoyens,

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Depuis le mois d’octobre 2018, le Boycott Citoyen initie des boycotts au long court de certains produits et groupes (Nestlé, Coca-Cola, MacDo…) mais aussi de pratiques néfastes (le plastique à usage unique, les voyages professionnels en avion, la surconsommation lors des fêtes commerciales etc.). 
Nous organisons régulièrement des journées sans achat pour initier des actions coup de poing et montrer l’impact de consommateurs qui prennent le pouvoir. Le Boycott Citoyen a également organisé 10 jours de résistance contre le plastique qui ont mobilisé des dizaines de milliers de personnes dans plus 40 villes en France en mai 2019. 
Chaque jour, sur boycottcitoyen.org, retrouvez des articles qui vous aident à éviter les produits irresponsables, et à adopter de nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement et de l’homme.
Sur la page Facebook du Boycott citoyen, la communauté des boycotteurs et boycotteuses citoyen.nes échangent leurs idées, astuces et bons plans, donnant du poids au mouvement global… Motivant !

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Vous suivez le Boycott Citoyen ? Vous avez initié des changements dans vos modes de consommation grâce aux alternatives proposées ? N’hésitez pas à soutenir nos actions sur Tipeee !