Cible numéro 3 : Nespresso

Dans Nespresso, il y a Georges Clooney. Soit. What else ?

Hé bien tout le reste.

1/ Dans Nespresso il y a Nestlé
Pour ne pas oublier de le rappeler, mentionnons-le en premier : Nespresso, c’est Nestlé. Nestlé dont les émissions du département laitier correspondent à la moitié de la production de gaz à effet de serre de Suisse. Nestlé qui assèche les nappes de Vittel sur fond de conflit d’intérêt, Nestlé dont le PDG pense que l’eau doit avoir une valeur marchande, Nestlé qui se fournit en huile de palme dont la culture détruit les forêts indonésiennes. Nestlé. Arrêtons-nous là, c’est le matin, un peu de respect pour le matin.

2/ Dans Nespresso il y a le poids de l’accessoire
En 2016, le marché des dosettes a représenté 1,1 milliards d’euros en France, contre seulement 434 millions d’euros en 2010. Les ventes de capsules ont donc quasi triplé en France en six ans. Et ça fait combien de dosettes, tout ça ? 5 millions de capsules individuelles par jour. 5 millions de capsules par jours, alors que le marché était presque inexistant il y a 15 ans ! Autrement dit, Nespresso a réussi, en 15 ans (et en embauchant Georges Clooney), à nous faire croire qu’on avait besoin de capsules pour faire notre café, une boisson qui date d’avant le VIème siècle, tout de même. Ou comment institutionnaliser l’accessoire.

3/ Dans Nespresso il y a 4 Tour Eiffel de déchets par an
L’accessoire n’est pas nécessairement problématique. Il le devient lorsqu’il pèse inutilement. Sur la planète, par exemple. Parce que certes, le métal (plus précisément l’aluminium, dont l’impact écologique est considérable) présente l’avantage d’être recyclable à 100 %, et ce à l’infini. Mais sur les 58 000 tonnes d’aluminium consommées en 2014 dans les emballages domestiques, seulement 32 % ont été recyclés. Un chiffre fourni par Éco-Emballages, qui témoigne de l’insuffisance des équipements de collecte, de tri et de recyclage dédiés aux petits déchets métalliques. Destinées à un usage unique, et de trop petites tailles, les capsules ne sont pas collectées par les centres de tri sélectif, et finissent inévitablement à la décharge… Pour pallier ce scandale écologique, Nespresso a mis en place dans ses boutiques un système de collecte des capsules usagées. Mais si la marque prétend être en mesure de recycler 75 % des capsules qu’elle vend, le taux de capsules recyclées dépasse rarement les 25 %. En mai 2013, dans un documentaire diffusé sur France 5, un employé de la marque précisait que seule une capsule sur cinq était recyclée… Résultat, les capsules en aluminium représentent aujourd’hui 40 000 tonnes de déchets annuels, soit l’équivalent de 4 Tours Eiffel. Et il n’y a même pas d’exposition universelle en vue.

Les alternatives existent !
Non, vous n’avez pas réellement besoin d’un paragraphe détaillant comment vous pourriez faire du café autrement qu’avec une machine utilisant des capsules en aluminium à usage unique contenant du café que vous pourriez mettre dans un filtre en papier recyclé.
Après avoir lu ce billet, vous aurez bien compris que Nespresso, occupé comme il l’est à préparer la prochaine pub avec Georges, ne changera pas ses pratiques à moins d’y être obligé… Chiche ? Invitez vos amis buveurs de Nespresso à rejoindre le mouvement du Boycott Citoyen, pour mettre fin à l’absurdité des capsules à usage unique. Hier, le boycott d’Engie a mobilisé 25.000 personnes, et plusieurs centaines de consommateurs ont décidé de changer de fournisseur d’énergie et ont migré, dans la journée, vers un concurrent plus respectueux. Plusieurs centaines, c’est peu ? A nous de faire grossir nos rangs, pour donner plus de poids à nos décisions de consommateurs, et à nos convictions de citoyens… Chaque jour, Boycott Citoyen ajoute une marque à la liste noire des produits dont nous ne voulons plus, au nom de notre avenir.

Vous voulez aller plus loin et boycotter tout Nestlé d’un coup ? Rendez-vous sur la campagne de notre partenaire i-boycott.org !

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