Aujourd’hui, n’achetons rien !

Et si aujourd’hui, nous n’achetions rien ?

Puisque les pouvoirs publics et les lobbies n’ont que faire de nos Marches pour le climat et de notre inquiétude grandissante, et le montrent bien moins d’une semaine plus tard en votant contre l’interdiction du glyphosate, puisque nos dirigeants n’ont rien de plus urgent à faire que dépenser 500.000 euros pour rénover la salle des fêtes de l’Elysée, et oser le faire savoir sans rougir à l’heure où plus d’une personne sur cinq (21%) admet avoir du mal à se procurer une alimentation saine lui permettant de faire trois repas par jour,  puisque ceux qui nous gouvernent nous ignorent en tant que citoyens, si nous les ignorions en tant que consommateurs ?
Pour voir.
(Et respirons après cette phrase un tantinet longue, tant qu’on peut).

Allez : à l’heure où l’ONU nous annonce que nous n’avons plus que deux ans pour réagir au changement climatique sous peine de « conséquences désastreuses », laissons notre carte bleue et notre porte-monnaie à la maison. Et même si nous ne sommes que quelques dizaines de milliers, même si cette journée sans achat ne devait avoir aucune conséquence immédiate sur le chiffre d’affaires de ces entreprises qui se foutent de l’humanité tout entière, n’achetons rien de rien. Ne serait-ce que pour le panache. Pour le refus de rester impuissant face aux enjeux colossaux qui nous attendent, minuscule face aux mastodontes de la surconsommation, silencieux face aux sirènes de la croissance à tout prix. Et puis aussi, parce qu’on aime Margaret Mead. Elle dit : « ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. C’est même de cette façon que cela s’est toujours produit ».

Ne doutons pas. Aujourd’hui, avant de partir au travail, ayons un sourire au moment de nous préparer un sandwich, un tupperware avec les restes de ratatouille d’hier ou ce qui fera plaisir à nos papilles, au moment où n’irons pas nous chercher un truc sur-emballé dans une chaîne de boulangerie industrielle. Ayons un sourire au moment de dire non à un gobelet en plastique, à une paille en plastique, à des couverts en plastique, à un sac en plastique, à tous ces objets qui, c’est bien certain, finiront un jour ou l’autre en micro-particules dans l’océan et dans le ventre des poissons qui y vivent. Ayons le sourire au moment où nous ne retirerons pas d’argent. Parce que nous serons les consommateurs les plus inexistants qu’il soit possible d’être. Les plus silencieux. Les plus avares. Et les plus souriants…

Les petits commerçants ? Les boutiques éthiques ? Les magasins de vrac ? Les petits producteurs ? Le petit kiosque du quartier ? Le bistro du coin ? Beaucoup sont fermés le lundi de toute façon. Et ils ne perdront pas au change. Dès mardi, nous retournerons les voir, et nous tâcherons d’y emmener avec nous des habitués de grande surface, que nous aurons su convaincre de notre pouvoir de consommateurs.

Aujourd’hui, n’achetons rien.
Nada.

Mettons-nous tranquillement dans les starting blocks pour commencer notre long Boycott citoyen : à partir de demain, mardi 2 octobre, sera publiée chaque jour le nom d’une marque irresponsable, à ajouter sur notre liste noire de boycott. Entreprises responsables de déforestation, d’atteinte à la biodiversité, entreprises coupables d’exploiter des enfants de façon éhontée, de piller les ressources en eau et en minerais de pays moins développés, de pratiquer le suremballage sans le moindre scrupule, entreprises rejetant dans l’air et les océans des déchets toxiques, entreprises amatrices de paradis fiscaux, boulimiques d’énergies fossiles, ou plus soucieuses de leurs actionnaires que de leurs employés… Nous avons amplement le choix, et notre chargeur est plein. Les cartouches ? Elles sont pacifistes, elles sont non violentes, mais elles sont efficaces. Et nous saurons viser juste.

Chaque jour, et notamment en lien avec la plateforme i-boycott.org, Boycott Citoyen ciblera une marque pour ses manquements, et pointera les arguments qui justifient son boycott. Et chaque jour seront mises en avant des alternatives respectueuses de la terre et des hommes, pour nous aider à avancer tous ensemble vers des modes de consommation plus justes… L’objectif : arriver à une liste noire de 100 marques à la fin de l’année, et passer, enfin, les fêtes de noël loin de la surconsommation !

Et après ? D’autres journées sans achat sont prévues les 1er et 2 novembre, puis les 1er, 2 et 3 décembre… Et ainsi de suite, jusqu’à ce que nos voix de citoyens concernés soient entendues ! Mais encore ? Parce qu’on ne veut plus être complices de cette hérésie contemporaine, laissons les suremballages dans les magasins lors de massives attaques au plastique systématiques (on a le droit, oui oui), et obligeons les grands distributeurs à prendre des mesure pour privilégier les producteurs responsables.

A vos marques ? Prêts ? Boycottez !
De nombreux citoyens avertis y prodiguent leurs conseils et leurs astuces… Ensemble, nous sommes tellement plus forts !!!

(Et maintenant, si vous le pouvez, éteignez votre ordinateur 😉 )