Bretonne, maman de deux enfants et enceinte de son troisième, Sarah a engagé toute sa famille dans un changement complet de ses habitudes de consommation. Le temps qu’il lui a fallu ? Moins d’un mois, soit depuis la vidéo d’Aurélien Barrau et le lancement du Boycott Citoyen. Portrait d’une boycotteuse heureuse, positive et déterminée.
Quel a été votre déclic en tant que citoyenne ?
La vidéo alarmante d’Aurélien Barrau a été un choc : il fallait que je me bouge à mon niveau pour faire quelque chose ! Et puis je suis tombée sur la page , en même temps que la page et . Je ne suis pas très politique d’ordinaire, mais il semblerait que nous n’ayons plus d’autres choix que d’être engagés et de nous rassembler. Ce qui m’a tout de suite plu avec Boycott Citoyen, c’est que les articles nous permettent de percer à jour les mauvais côtés de certaines marques et d’éveiller les consommateurs à leur pouvoir d’action par le boycott. Alors j’ai décidé de m’y mettre ! Il y a un mois, j’ai décidé de ne plus aller au supermarché du tout et de privilégier au maximum une consommation responsable. J’ai donc commencé à aller acheter mes fruits et légumes chez le producteur bio local (et quel délice, tous ces fruits et légumes !) Et pour le reste je trouve tout a la Biocoop.
Changer votre façon de consommer, cela vous a paru difficile ?
Ayant de faible revenus, j’ai dû modifier ma façon de consommer. Je privilégie les produits de première nécessité. J’achetais déjà beaucoup de produits bios, mais aussi des articles industriels, et notamment des biscuits. Désormais, je n’achète plus de gâteaux pour les enfants mais du pain complet à la coupe que je congèle, avec des gros pots de confitures, des céréales en vrac… De même, j’achète désormais de la farine complète et locale et du sucre en vrac, et nous faisons nos propres gâteaux avec les enfants. Nous achetons des pâtes et du riz en vrac également pour limiter les déchets mais aussi pour le coût qui est moindre… En fait, je crois que je me suis prise au jeu : je suis passé aux serviettes hygiéniques lavables, je prévois les couches lavables pour mon dernier né, je n’utilise plus de coton mais des lingettes microfibres lavables, plus de coton tiges non plus… En à peine un mois, ma vie a changé du tout au tout. Finalement, la transition a été plus simple et bien plus rapide que je le pensais… Et financièrement je m’y retrouve aussi !
Y a-t-il des boycotts citoyens qui vous ont semblé plus difficiles que d’autres ?
Non, pas tant que ça ! Nespresso, je boycottais déjà depuis longtemps, et Coca Cola et les produits laitiers de Danone aussi. Nous avons changé de banque suite à l’article de Boycott Citoyen sur BNP Paribas, et puis je suis passée sur , et j’alterne entre ces deux moteurs de recherche plus responsables que . J’achetais chez H&M, mais maintenant c’est terminé ! On a même réussi à arrêter complètement le McDo, ce qui n’était pas gagné avec nos enfants ! Mais on leur a expliqué que ce n’est pas bon pour leur santé ni pour la planète, et on se fait des burger végétariens et des frites maison pour compenser… C’est tellement meilleur !
Quelles astuces et adresses aimeriez-vous partager avec d’autres boycotteurs ?
La page « » de Vincent Verza m’a donné plein d’idées pour mes recherches perso, mais étant en milieu rural, je n’ai pas eu de mal à trouver des producteurs. Juste a suivre les panneaux ! Le site « Il est encore temps » donne aussi plein d’astuces et de moyens d’actions à mettre en place, des listing d’AMAP etc… Et il y a des Biocoop dans toutes les villes maintenant !
Avez-vous un message à faire passer à d’autres consommateurs ?
J’aimerais leur dire que moi aussi, j’ai longtemps eu peur de modifier mes habitudes de consommation (par exemple j’ai mis très longtemps avant de me décider a ne plus acheter de viande, ni de lait de vache etc.), mais finalement tout est question de motivation. Ce n’est pas si difficile qu’on le pense ! Nous avons tous en nous des ressources cachées et de fortes capacités d’adaptation, la transition peut être facile et rapide ! Tout est question de valeur : quand on sait pourquoi on fait les choses et qu’on a conscience de notre impact positif, alors c’est plus simple et cela se fait même dans la joie !