Les insectes se meurent, entendez-vous notre planète pleurer ?

Les uns après les autres, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme.
L’inquiétude se porte notamment sur les insectes, dont le taux d’extinction est huit fois plus rapide que celui des mammifères, des oiseaux et des reptiles… Selon une vaste étude publiée dans la revue Biological Conservation et dirigée par des chercheurs australiens des universités de Sydney et du Queensland, les insectes pourraient disparaître d’ici à un siècle. « La conclusion est claire : à moins que nous ne changions nos façons de produire nos aliments, les insectes auront pris le chemin de l’extinction en quelques décennies », indiquent les chercheurs. Interviewé par France Info, Henri-Pierre Aberlenc, entomologiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), estime même que « c’est inéluctable, s’il n’y a pas un changement radical du système économique actuellement en vigueur ».   

Sans insecte, pas de vie…

Aujourd’hui, plus de 40% des insectes sont classés en voie d’extinction. Une disparition tout aussi alarmante et problématique que celle d’espèces plus symboliques comme l’orang-outan, la girafe ou le rhinocéros. Circulation automobile, pollution chimique, pollution lumineuse, déforestation des forêts primaires tropicales… Accablé, Henri-Pierre Aberlenc liste les causes de la disparition des insectes. L’homme, à vitesse grand V et à grands renforts d’intervention sur le vivant, détruit l’équilibre fragile et essentiel du milieu dont il dépend. A commencer par les forêts, qui ont besoin d’une population équilibrée d’insectes, qui soient en interaction avec les arbres et les plantes. C’est un ensemble qui s’autorégule. Sans insectes, pas de forêts. Sans forêts, pas d’arbres. Sans arbres, pas d’oxygène. Sans oxygène, pas de vie… Elémentaire ? Il semblerait malheureusement que l’angoisse ne gagne pas les sphères dirigeantes.

Le système en cause

Et elle est là, la véritable angoisse : « pour l’instant, ce système a peu de raisons de changer radicalement, parce que cela dérangerait trop de personnes, se désespère Henri-Pierre Aberlenc. Je pense que malheureusement, c’est inévitable et que nous allons à une catastrophe. Il sera trop tard quand on s’apercevra que l’on aurait dû faire quelque chose. Je ne suis pas très optimiste, mais je ne vois pas comment on peut modifier la façon dont fonctionne actuellement l’économie mondiale. Pour sauver les insectes, il faut offrir des services pour une agriculture durable, c’est-à-dire raisonnée et biologique. Mais il faudrait aussi renoncer à la mythologie de la croissance dans les pays développés. C’est-à-dire prôner la frugalité et une austérité généralisée, mais qui ne seraient tolérables que par des politiques égalitaires. » 

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