Demain, le 24 mai, la jeunesse organise sa deuxième grève pour le climat, et appelle à une manifestation inter-générationnelle.
Les multinationales entravent toute action climatique ambitieuse ? Le lobby du patronat minimise les efforts environnementaux ? Les groupes agro-alimentaires continuent à déforester à tout va ? ? Toutes ces infos nous alertent, nous révoltent et nous attristent ? Les jeunes aussi. Face à l’inaction de leurs aînés, Voilà plusieurs mois qu’ils ont décidé de prendre les choses en main.
Le 15 mars dernier, presque 2 millions de jeunes ont ainsi fait grève pour le climat aux quatre coins du monde. 198 000 manifestants en France selon les organisateurs, 150 000 rien qu’à Montréal, 50 000 au Royaume-Uni, autant qu’en Australie, 30 000 à Bruxelles, l’une des villes qui a vu naître le mouvement… Le point commun de tous ces jeunes ? Ce sont des surfeurs nés du web, qui maîtrisent les réseaux comme personne. Et si les « adultes » sont dans un déni sociétal phénoménal, eux ne le sont pas. Ils voient leur monde couler, ils ont la fougue de la jeunesse, et l’énergie du désespoir.
Nos générations « No Future » n’ont qu’à bien se tenir, la vraie génération « No Future » entre en scène, et elle n’a vraiment rien à perdre… Elle a même tout intérêt à tirer son épingle du jeu, parce que son épingle du jeu, c’est la vie.
Et pourtant : face à leur colère, à leur désespoir, aucune réponse. Ou plutôt, des réponses qui laissent à désirer : le 15 mars, jour du premier soulèvement de la jeunesse pour le climat et l’environnement, .
Alors, demain, ils recommenceront. « Que serait notre impact si nous pouvions mobiliser non seulement les écoles mais tous les secteurs de l’économie ? C’est au programme de cette seconde grève mondiale ! », peut-on lire sur . Et en effet, le mot d’ordre, pour cette deuxième événement, est de rallier au mouvement toutes les autres générations. « Nous voulons un mouvement inter-générationnel », confirme Julie.
« La plupart d’entre nous n’avons pas l’âge requis pour voter. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin du soutien des autres générations » Julie, de Youth For Climate France
Très sensible aux questions environnementales depuis toute petite, la jeune femme de 18 ans oeuvre depuis le mois de février dans le mouvement Youth For Climate. « En m’impliquant avec YFC, j’ai enfin trouvé le moyen d’agir, même sans avoir 20 ans, même sans avoir de compétences particulières, s’enthousiasme-t-elle. Et je crois que nous sommes nombreux à partager cette envie profonde de changer la donne malgré notre jeune âge. Le problème, c’est que la plupart d’entre nous n’avons pas l’âge requis pour voter. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin du soutien des autres générations ». Et d’ajouter : « les élections européennes se tiennent juste après cette journée de grève pour le climat, et nous espérons qu’ensemble, nous parviendrons à convaincre le plus grand nombre de voter pour que nous ayons un avenir ».
Et effectivement, c’est précisément là, à ce point exact, que tout peut basculer. Les générations au-dessus peuvent s’intéresser au mouvement, le critiquer ou s’émouvoir, en profiter pour échanger de vieilles photos de mai 68, analyser la montée de la crise sociale, sociétale, et vaquer à ses occupations. Ou elles peuvent se rallier à cette jeunesse abasourdie, soutenir son ascension, saluer sa détermination, lui prêter main forte.
« Pour que cette journée ait un véritable retentissement, il serait précieux que les syndicats déposent des pré-avis de grève, et que les organisations appellent à rejoindre la mobilisation de la jeunesse ». Benjamin Lemesle, chargé de mobilisation Climat à Greenpeace France
Les associations et mouvements climatiques ont entendu l’appel : les uns après les autres, ils se sont joints à la lame de fond pour participer à donner de l’ampleur à la voix de la jeunesse le 15 mars.
Et ils comptent bien renouveler leur soutien le 24 mai, à l’image de Greenpeace. « L’idée n’est pas de nous immiscer dans la construction du mouvement, d’autant que les jeunes ont besoin de trouver leur propre voie d’expression, mais plutôt de soutenir leur dynamique, explique Benjamin Lemesle, chargé de mobilisation Climat à Greenpeace France. Pour que cette journée ait un véritable retentissement, il serait précieux que les syndicats déposent des pré-avis de grève, et que les organisations appellent à rejoindre la mobilisation de la jeunesse ». Et pour cause : « nous assistons à un tournant dans la mobilisation, analyse-t-il. Il y a une volonté palpable d’aller plus loin contre l’inaction politique, par exemple de plus en plus de citoyens sont prêts à désobéir pour que les lois changent. Le 19 avril, l’opération « Bloquons la République des pollueurs » a mobilisé plus de 2000 personnes qui n’avaient, pour la plupart, jamais participé à des événements de désobéissance civile. Aujourd’hui, nous encourageons les syndicats à rejoindre les jeunes en grève pour défendre un autre modèle de société, un modèle durable qui respecte la planète et ses habitants ».
Vos enfants veulent eux aussi être acteurs du changement pour participer à rendre leur avenir possible ? Parlez-leur de Greta Thunberg et des rassemblements organisés demain. C’est peut-être eux les super héros qui nous sortiront de ce pétrin.
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