Starbucks abuse du plastique et ne paie pas sa juste part d’impôts ? Nous ne boirons plus son café !

Avec près de 28 000 enseignes dans plus de 75 pays et 350 000 employés, Starbucks véhicule un discours de « responsabilité sociale ». Pourtant, il y a quelques mois, Luc Hermann et Gilles Bovon nous apprenaient dans leur documentaire Starbucks sans filtre que Starbucks, c’est un café à l’éthique contestable, une armada de bas salaires, une politique tarifaire peu transparente et une politique fiscale plus que discutable.

La recette de Starbucks ? Du café au greenwashing

Starbucks a banni les pailles à grands renforts de communication ? Génial. Cela ne compensera pas les 4 milliards de gobelets produits chaque année par la chaîne, qui partent à la poubelle une fois votre café avalé. L’entreprise a reconnu officiellement en 2008 qu’ils étaient à usage unique, à cause de la fine couche de plastique recouvrant leur surface intérieure, les rendant impossible à recycler. « Plus d’un million d’arbres sont coupés chaque année pour produire ces gobelets qui partent à la poubelle », explique Todd Paglia de l’ONG Stand.earth, dans les colonnes du magnifique magazine Usbek & Rica L’ONG rappelle l’entreprise à l’ordre depuis des années, en vain. Starbucks n’a toujours pas trouvé comment changer la fabrication de ses gobelets, alors que les solutions techniques existent…. Pour une marque qui présente ses produits comme étant à 99% issus du commerce équitable, c’est limite.

La formule magique de Starbucks ? Gonfler artificiellement ses pertes

Saviez-vous que Starbucks, qui a généré un chiffre d’affaires mondial de 19 milliards de dollars en 2015, ne paye aucun impôt sur les bénéfices au fisc hexagonal depuis son installation en France en 2004 ? Son secret : une niche fiscale qui permet, dans le calcul de l’impôt sur les bénéfices, de déduire les pertes enregistrées les années précédentes. Dans le jargon des fiscalistes, on appelle cela des « déficits fiscaux reportables ». En septembre 2017, ces déficits fiscaux reportables s’élevaient à 51,9 millions d’euros, correspondant aux pertes cumulées enregistrées en France depuis l’origine. Starbucks aurait-elle des difficultés en France ? Le PDG Howard Schultz lui-même nous dit que non : dès 2011, il déclarait que les activités françaises étaient devenues bénéficiaires… La réponse est donc à trouver ailleurs : en fait, le Groupe gonfle artificiellement ses pertes de façon à ne pas déclarer de bénéfices, et à ne pas payer d’impôt sur les bénéfices. C’est ce qu’a dit le fisc français, qui juge fictives la quasi-totalité des pertes déclarées, et donc des déficits fiscaux reportables. Par exemple, à fin 2008, les déficits fiscaux reportables s’élevaient à 24,7 millions d’euros, mais le fisc en conteste 23,8 millions d’euros. La filiale a décidé d’en payer une partie, mais de contester la totalité du redressement. Le Fisc, qui avait déjà notifié à la filiale française un redressement portant sur les années 2004 à 2013, a réitéré en lançant un autre contrôle pour les années 2015 à 2017…

L’ingrédient secret de Starbucks ? Le plombage de comptes

Le groupe américain, adepte de l’optimisation fiscale, a donc élaboré un circuit complexe pour échapper à l’impôt, et fait tout pour dégrader sa rentabilité en France et bénéficier ainsi des faveurs de la loi française.
La chaîne oblige ainsi son antenne française à payer des royalties sur « la marque, le logo, les recettes de cuisine, l’agencement des magasins », souligne BFM Business. 5,7 millions d’euros en 2015. Reste ensuite à transférer cette somme aux Pays-Bas, pays à la fiscalité avantageuse : les royalties sont versées à une société néerlandaise, Starbucks Coffee EMEA BV, qui paie elle aussi des revenus à d’autres sociétés. En fin de course, les royalties sont perçues par une société américaine, Starbucks Coffee International Inc. Ces transactions entre sociétés d’un même groupe ont un nom : le prix de transfert. « Ces transactions de l’entreprise A vers l’entreprise B ont pour conséquence de réduire le résultat de la première, expliquait l’économiste Xavier Timbeau aux Inrocks en 2013. Mais tous ces mécanismes sont légaux. »

L’assaisonnement proposé par les citoyens ? Le boycott de Starbucks !

L’équation est simple. Nous sommes en 2019, tous les voyants du climat sont au rouge, le recyclage des déchets plastiques se trouve en plein chaos depuis que la Chine a banni leur importation, on nous regarde de travers si on ne trie pas nos pots de yaourts, les pouvoirs publics ponctionnent nos impôts à la source et nous annoncent qu’ils n’ont pas les moyens de financer une transition énergétique digne de ce nom.
Et pendant ce temps, les grands groupes s’octroient la permission de jouer avec la fiscalité pour ne pas respecter les mêmes règles du jeu que nous, et continuent à produire du plastique à tort et à travers…

Parce que les multinationales doivent se préoccuper, comme nous, de l’avenir des générations futures, nous attendons d’elles qu’elles acceptent de réduire, à la marge, leurs bénéfices, pour payer leur juste part d’impôts et participer, à leur niveau, à une transition énergétique qui n’a que trop attendu.

Dès lors, et compte tenu de l’état de la planète, nous engageons à ne plus nous rendre chez Starbucks. Et puisque, malheureusement, ces articles sont presque exclusivement lus par un public d’ores et déjà sensibilisé, qui n’a probablement jamais mis un pied chez Starbucks ou presque, fixons-nous pour objectif d’informer nos proches, et les consommateurs réguliers de la chaîne, de la nécessité de boycotter un groupe qui joue avec la loi pour éviter de payer sa juste part d’impôts.

Vous n’allez plus chez Starbucks ? Faites-le savoir en affichant votre boycott !

Vous voulez entrer en résistance contre le plastique ? Participez à notre mobilisation citoyenne historique contre le plastique : rejoignez les milliers de citoyens qui se sont inscrits pour participer, à leur niveau, à notre combat contre le plastique !

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Depuis le mois d’octobre, le Boycott Citoyen initie des boycotts au long court de certains produits et groupes (Nestlé, Coca-Cola, MacDo…) mais aussi de pratiques (le plastique à usage unique, les voyages professionnels en avion, la surconsommation lors des fêtes commerciales etc.), ainsi que des articles permettant de mettre en avant les alternatives positives et responsables. Nous organisons régulièrement des journées sans achat pour initier des actions coup de poing et montrer l’impact de consommateurs qui prennent le pouvoir, et tous les autres jours, nous apprenons à consommer autrement !
Chaque jour, sur boycottcitoyen.org, retrouvez des articles qui vous aident à éviter les produits irresponsables, et à adopter de nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement et de l’homme.
Sur la page Facebook du Boycott citoyen, la communauté des boycotteurs et boycotteuses citoyen.nes échangent leurs idées, astuces et bons plans, donnant du poids au mouvement global… Motivant !

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Vous suivez le Boycott Citoyen ? Vous avez initié des changements dans vos modes de consommation grâce aux alternatives proposées ? N’hésitez pas à soutenir nos actions sur Tipeee !

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