Les marches pour le climat, les grèves scolaires et étudiantes le vendredi, la pétition “L’Affaire du siècle” signée par plus de deux millions de personnes… Et après ?
C’est la raison pour laquelle, depuis quelques mois, le terme de « désobéissance civile » fait son apparition comme moyen d’action complémentaire. L’automne dernier déjà, The Guardian relayait l’appel de centaines de citoyens britanniques à la désobéissance civile, prêts à aller en prison au nom de la lutte pour notre survie, face à l’inertie de nos dirigeants. Même l’ONU appelle la société civile à réclamer « des comptes » aux dirigeants de la planète…. Et pour cause : 60% des animaux sauvages ont disparu en 44 ans, alors peut-être bien qu’il est encore temps, mais il est surtout plus que temps.
La bonne nouvelle ? La désobéissance civile n’implique pas nécessairement des actes de violence : elle peut tout simplement être une réponse pacifiste et néanmoins très déterminée de citoyens avertis et engagés, face à des projets inadaptés de dirigeants incapables de prendre en compte les enjeux essentiels auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée.
D’Extinction Rebellion à Il Est Encore Temps, les appels à la désobéissance civile fleurissent
Alors que le Boycott Citoyen séduit de plus en plus de monde de par son caractère à la fois actif et pacifique, Extinction Rebellion a quant à lui fait de la désobéissance civile le coeur de son action, défendant la mise en place d’actions plus radicales mais non-violentes, comme des blocages. « Quand l’Etat abandonne délibérément sa responsabilité de protéger ses citoyen·ne·s, il rompt lui-même le contrat social. La révolte devient alors notre droit le plus sacré, et notre devoir le plus indispensable », proclame la déclaration de «rébellion contre l’anéantissement du vivant». « Il y a urgence, notre survie sur Terre est menacée », annonce la déclaration. « Nous ne sommes pas dupes des discours qui visent à nous rendre tous également coupables de la catastrophe. Dans ce monde 70% des gaz à effet de serre émanent de 100 entreprises », dit le texte, qui poursuit: « Nous n’avons plus confiance en la capacité ni la volonté de ce gouvernement ou d’un autre de prendre, sans une forte pression populaire, les mesures que la situation rend nécessaires ». Du côté des grands organisateurs des marches aussi, la désobéissance civile fait son chemin. Le 19 avril dernier, Il est encore Temps, Greenpeace, Les Amis de la Terre, ANV COP21 et Action Climat organisaient ainsi
Du 20 au 27 septembre, zéro conso !
Alors que le Secrétaire général de l’ONU António Guterres a convié les dirigeants du monde, notamment des gouvernements, de la finance, du milieu des affaires et de la société civile, au Sommet Action Climat qui se tiendra le 23 septembre 2019, les associations, collectifs et mouvements citoyens continuent à appeler à l’action et à la désobéissance civile.
Pour accompagner le mouvement, le Boycott Citoyen invite tous ses boycotteurs et boycotteuses citoyennes à une grève massive de la consommation. Pas de retrait bancaire, aucun achat, boycott des grands groupes irresponsables… Du 20 au 27 septembre, le Boycott Citoyen propose d’envoyer un signal fort aux dirigeants. Notre message : les citoyens sont aussi des consommateurs qui ont le choix des armes pour se faire entendre de façon pacifique face à l’inaction de leurs dirigeants.
Le principe de ces journées zéro conso : ne pas dépenser un centime, ne pas retirer d’argent, être les consommateurs les plus inexistants qu’il soit possible d’être, pour montrer à nos dirigeants que nous refusons de nourrir un système mortifère par nos actes d’achat.
Révoltons-nous. Comme ces Ariégeois, simples agriculteurs qui ont décidé de porter plainte contre le glyphosate quand ils ont réalisé qu’ils en avaient dans leur urine, insurgeons-nous. Comme ces Néerlandais qui ont porté plainte contre leur pays avec l’ONG Urgenda pour inaction climatique (et qui ont gagné), battons-nous. Nous sommes fatigués de trier consciencieusement nos suremballages en plastique et les 89 milliards de litres d’eau en bouteille engloutis chaque année nous font mal à la tête rien que d’y penser ? Boycottons Nestlé, Danone, Coca-Cola, et McDonald’s. Et boycottons le plastique à usage unique, définitivement, irrémédiablement, du 20 au 27 septembre et pour toujours. Ne nous laissons pas dicter nos lois par des multinationales sans scrupule, et montrons à nos dirigeants que s’ils n’écoutent pas leurs citoyens, ils ne pourront plus compter sur leurs consommateurs.
Pour apporter un signe visible à ces journées zéro conso, et en guise de protestation vis-à-vis de la pollution lumineuse, mais aussi pour montrer que le nécessaire changement de paradigme implique de vrais efforts, que nous sommes prêts à engager, le Boycott Citoyen propose aux participants de ne pas allumer leurs lumières chez eux. Nous vous proposons également d’éteindre votre poste de télévision en guise de contestation.