Youth for Climate organise le vendredi 15 mars une grève à l’échelle mondiale pour exiger la fin de l’inaction climatique. L’invitation à y participer est publiée sur Facebook, et les mouvements climatiques se rallient à l’événement.
« Pourquoi devrions-nous étudier pour un futur qui n’existera bientôt plus, alors que personne ne fait rien pour le sauver ? » : telle est la difficile et pertinente question posée par Greta Thunberg, devenue l’icône d’une jeunesse en perdition dans des projections impossibles.
La génération « No Future » – la vraie, l’unique, si l’on y réfléchit bien – a entendu son message. Le 18 janvier, ils défilaient par milliers en Allemagne et en Suisse, exigeant de leur gouvernement des mesures dignes de ce nom. La veille, 12.500 jeunes s’étaient fait entendre à Bruxelles autour du même message. Une semaine plus tard, le 24 janvier, leur nombre avait doublé. En janvier, ce sont plus de 150000 étudiants qui ont déclenché des grèves dans plus de 270 villes aux quatre coins du monde. Et en quelques semaines, la riposte de la génération « No Future » face à l’inertie des dirigeants s’est organisée.
Youth For Climate France : une dizaine de villes participantes
Youth For Climate (YFC) fait partie de ces mouvements qui ont poussé comme des champignons ces dernières semaines. Phénomène international, les marches « Youth For Climate » sont de plus en plus suivies en Europe, de la Scandinavie à la Suisse, en passant par les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique ou la Grande-Bretagne. Répondant à l’appel de Greta, qui a invité la jeunesse du monde à faire grève pour le climat lors d’une mobilisation sans frontières le 15 mars prochain, le mouvement Youth For Climate France est dans les starting-blocks. Surfeurs nés du web, maîtrisant les réseaux comme personne, ils ont rallié une dizaine de villes françaises autour de la grève mondiale pour le climat, baptisée « Global Strike for Future ». « Les jeunes prennent conscience de l’urgence climatique et des réels responsables de l’inaction face à celle-ci, rappelle Romaric, 23 ans, du groupe de coordination de YFC. La détermination des jeunes n’ira qu’en s’amplifiant si des actes forts ne sont pas pris pour remplacer des discours vides et des tentatives de greenwashing »
Rassembler autour d’une seule priorité : l’urgence climatique
Leurs valeurs ? Elles gravitent autour de la non-violence, mais aussi de cette détermination qui découle directement de la conscience aiguë du besoin d’agir. Farouchement indépendants, apartisans, ces jeunes ont décidé de prendre leur avenir en main, faute de pouvoir compter sur leurs dirigeants pour le faire à leur place. Loin des clivages et des dissensions classiques dans les revendications associatives, Youth For Climate, conscient de l’enjeu, se veut rassembleur : éducation populaire, désobéissance civile, mobilisations ponctuelles… Tous les niveaux d’engagement sont encouragés, dans la mesure où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice d’un avenir à préserver, en fonction de son âge et de sa liberté d’action. Organiser un rassemblement, participer à une marche, discuter avec ses amis de l’urgence climatique, porter un brassard en allant en cours pour afficher son soutien, improviser un sit-in dans la cour du collège… Tout est encouragé, tout est permis, tout est possible.
Le soutien des mouvements climatiques
Les ONG et mouvements citoyens qui s’organisent eux aussi depuis la marche du 8 septembre dernier ne s’y sont pas trompés. Nombreux sont ceux qui ont décidé de travailler main dans la main avec Youth For Climate, pour participer à donner de l’ampleur à la voix de la jeunesse. « Tout le mouvement climat se réjouit que la jeunesse s’organise pour montrer son engagement et sa détermination à lutter contre le dérèglement climatique », confirme Florent Compain, président des Amis de la Terre France.
Fort de leur soutien, le mouvement Youth For Climate travaille à l’élaboration d’une interface rassemblant la sphère écologique et la sphère étudiante, et qui permettra de faire le lien entre les mouvements internationaux, nationaux et locaux. Au programme : un réseau qui permettra à tous les collégiens, lycéens et étudiants de s’impliquer à son niveau, et un outil de structuration des mobilisations, mettant à disposition des tutoriels et des informations pour faciliter leur organisation.
Le 15 mars, la génération No Future entre en scène
La vague qui se présente est exceptionnelle, si ce n’est inédite. La mobilisation qui s’annonce veut affirmer l’importance du rôle des collégiens et des lycéens dans notre civilisation en déclin : ils sont l’avenir de nos sociétés, et l’avenir de notre planète est leur avenir. L’éducation comme moyen d’émancipation est aussi interrogée. Comment concilier le besoin de penser et d’agir ? Les grèves scolaires, par leur singularité, ne seraient-elles pas un levier pour la prise de conscience globale qui s’avère nécessaire ? Au-delà de l’éducation au développement durable, une partie de la jeunesse semble avoir trouvé sa propre action pour protester et mettre les gouvernants face à leurs responsabilités… Rendez-vous le 15 mars pour prendre le pouls de cette jeunesse qui a toutes les raisons du monde d’être révoltée.
Vous aussi, vous voulez vous investir ?
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